Sommaire

Montguerlhe | Carrières | Fermouly | Communautés agricoles | La Garde
Le Grun de Chignore |
Pierres à  bassin | Les sujets à traiter


Pierres à bassin

Définition | Erosion | Pierres cultuelles | Bassins techniques

Pierres à bassin de la montagne thiernoise | Pierres à bassin de France et d'autres de pays


La tortue de la pierre Ginich au Montoncel

 

 

Les pierres cultuelles

D'autres personnes pensent que ces cavités sont le fruit de la main de l'homme. Leur but était de servir d'autel ou de lieu de célébration de culte. Les celtomanes y voient même des pierres à sacrifice où les druides venaient couper la tête de leurs victimes au dessus du bassin, le bassin servant à récuper le sang.

La tradition locale sur ces pierres est encore profondément ancrée dans la mémoire des gens. Certains radiesthésistes se disent capables d'en déterminer l'aspect maléfique ou bénéfique (ondes telluriques, champ magnétique...). Il s'avère très difficile pour nous d'opter pour cette solution car cette explication relève plus des croyances et autres mythes que d'une démarche scientifique et logique.

Nous devons vraisemblablement ces croyances de rites sanguinaires gaulois à la vague romantique des pseudo-chercheurs du début du 19ème siècle. Ne faut-il pas chercher la naissance de ce mythe dans l'interprétation des anciens textes comme "La guerre des Gaules" de Jules César ? En effet, César relate (avec effroi) que les peuples celtes (gaulois) des Gaules pratiquent des sacrifices humains. César nous dit (La guerre des Gaules : livre 6ème XVI) :

XVI. -La nation des Gaulois est, dans son ensemble, très adonnée aux pratiques religieuses; et c'est pourquoi ceux qui sont atteints de maladies graves, ceux qui vivent dans les combats et leurs périls, immolent ou font vœu d'immoler des êtres humains en guise de victimes. Ils se servent pour ces sacrifices du ministère des druides; ils pensent, en effet, que c'est seulement en rachetant la vie d'un homme par la vie d'un autre homme que la puissance des dieux immortels peut être apaisée. Ils ont des sacrifices de ce genre qui sont d'institution publique. Certains ont des mannequins d'une taille énorme, dont ils remplissent d'hommes vivants la carapace tressée d'osier, l'on y met le feu, et les hommes périssent enveloppés par la flamme. Les supplices de ceux qui ont été arrêtés en flagrant délit de vol ou de brigandage ou pour quelque autre crime passent pour plaire davantage aux dieux immortels; mais lorsqu'on n'a pas assez de victimes de cette sorte, on en vient jusqu'à sacrifier même des innocents.

En aucun cas le récit ne nous fait part de "pierres à sacrifices". Ce mythe a sans doute été créé au début du 19ème siècle, en pleine époque romantique comme les légendes sur les Dolmens et autres soi-disant lieux celtiques...

Enfin, pour conclure, nous citerons le point de vue d'Henri Pelletier (La Limagne : Géologie Archéologie) :

Le folklore s'en mêle
" Cette morphologie bizarre des éperons et des replats granitiques a toujours intrigué les populations, et le folklore s'en est emparé, créant des légendes vivantes jusqu'à nos jours, et connues des populations actuelles de l'arrière-pays thiernois. Aussi a-t-on donné des noms particuliers à ces rochers dans le langage du terroir: le rocher du Combaud, le rocher du Vagnon, c'est-à-dire du cuvier, la pierre du sang, etc. Beaucoup croient encore que ce sont les druides ou leurs devanciers de la préhistoire qui ont creusé ces marmites ou ces vasques pour y verser le sang des victimes immolées. Dans certains cas on comprend que cette idée ait surgi car on a affaire à des blocs ou des monolithes isolés, creusés d'une seule auge ou marmite, on a alors pensé à des pierres sacrificatoires. La chose serait admissible à la rigueur si elle était rarissime; mais l'abondance de tels rochers et l'identité morphologique des cavités qui s'y trouvent creusées avec celle des ensembles imposants que l'on trouve parfois, prouve que l'on est en face d'un phénomène d'érosion naturelle... "

Plus sérieusement le chercheur Roger Mathieu a fait une étude très poussée de ces phénomènes de pierres à bassin. La conclusion de ces recherches penchent vers diverses solutions dont celles de pierres rituelles. Ces rites ont plus ou moins suivi les "religions en vogue" de leur époque. Pour Roger Mathieu les dates de creusement des bassins peuvent varier de la préhistoire jusqu'à la fin du moyen-âge. Souvent ces bassins ont été réemployés à différentes époques. Les noms de certains rochers évoquant même la christianisation de ces bassins : Saint Martin en étant le plus caractéristique.


Haut de page